l'antispécisme, impasse de civilisation
Par François Ferrette
L’antispécisme est la nouvelle idéologie dominante des associations de défense des animaux dont le véganisme est la façade immédiate. Alors que de grands enjeux de société sous-tendent cette vision du monde, le débat public ne laisse guère l’opportunité de saisir les risques réels, au point de penser qu’un certain nombre de journalistes sont gênés par une critique trop forte à l’endroit des végans et des antispécistes. Visiblement, ce qui est nouveau est fascinant, surtout quand la « science » s’en mêle. Si l’on se penche sérieusement sur les thèses défendues, c’est plutôt l’effroi qui devrait dominer. L’antispécisme remet en cause les fondements des sociétés humaines, promet le contrôle total du règne animal, pousse à la haine des humains et de la nature. Cette idéologie souligne l’ère du vide intellectuel dans laquelle les organisations dites progressistes et révolutionnaires s’abîment. Et tout ceci s’articule magnifiquement avec les futures formes de consommation impulsées par le capitalisme en mal de profits et avides de nouveaux marchés (produits de remplacements végans, viande in vitro...).
Antispécisme : de quoi parle-t-on ?
L’antispécisme s’oppose au spécisme, notion apparue en 1970 sous la plume d’un médecin anglais, et se propage sous celle du philosophe australien Peter Singer. Celui-ci est considéré comme le fondateur de l’antispécisme à la suite de sa publication en 1975 de La libération animale (ouvrage traduit en France en 1993). Selon cet auteur, le spécisme privilégie les membres de son espèce à celle des autres espèces, comme le raciste privilégie ceux de sa race à ceux des autres races. L’antispécisme vise alors l’effacement des différences entre espèces, ce que traduit à sa manière Ingrid Newkirk, la fondatrice du mouvement antispéciste PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) : « Un rat est un chien est un cochon est un enfant »1.
Mais pour que cette opération d’indifférenciation puisse avoir lieu, l’être humain ne doit plus être défini selon la raison, le langage et la conscience, mais selon sa sensibilité. Dans ce nouveau système de pensée, un concept essentiel est introduit : la « sentience ». Elle implique une capacité à ressentir, à évaluer les situations, à avoir des sentiments et c’est ce qui définit une « personne ». Cette pensée aboutit à dissoudre l’humanité dans un ensemble plus vaste qui rassemble tous les êtres sensibles.
Peter Singer introduit un autre concept, celui de « l’égal degré de considération » et en tire des conclusions terrifiantes. Si un cochon et un homme sont chacun en pleine forme, ils seront considérés pareillement. Cependant, l’intérêt à vivre pour un cochon en pleine forme sera supérieure à l’intérêt à vivre pour un fœtus humain. « Si l’on compare honnêtement le veau, le cochon et le poulet avec le fœtus [humain], selon des critères moralement significatifs tels que la rationalité, la conscience de soi (etc.), alors le veau, le cochon et le poulet viennent bien avant le fœtus quel que soit l’état d’avancement de la grossesse. Car même un poisson manifeste davantage de signes de conscience qu’un fœtus de moins de trois mois »2. Il va plus loin : les bébés ont moins de valeur que les adultes car « ils n’ont pas le sens de leur existence dans le temps. »3. Peter Singer évalue à « peut-être un mois » après sa naissance la durée pendant laquelle des parents pourraient (faire) tuer leur enfant car les critères de la sentience ne s’appliqueraient pas encore et on ne tuerait donc pas un être sensible. Les parents auraient ainsi le loisir de choisir leur enfant. Cette pseudo-règle peut s’étendre aux vieillards, aux handicapés. Toujours selon Singer, il n’est plus exclu alors de faire des expériences scientifiques sur des humains à la place d’animaux mais sur des handicapés ayant perdu conscience de leur environnement. Il s’agit donc d’étudier au cas par cas le degré d’intérêt de chaque individu dans l’hyper-communauté animale (incluant donc les humains). S’il faut défendre prioritairement les personnes, les « non-personnes » sont celles qui n’ont pas un certain nombre d’expériences, de bonheur, d’intérêt à vivre car leur état les en empêcherait (handicapés, bébés…) Nous sommes loin de la bienveillance supposée à l’égard des êtres sensibles que porterait le courant antispéciste.
Encore plus étonnant est le mélange des espèces rendu possible dans les rapports amoureux, la zoophilie. Il ne s’agit pas d’une extrapolation des thèses antispécistes mais repose sur les prospectives des fondateurs : « le contact sexuel avec les animaux n'implique pas toujours la cruauté. Qui, dans une conversation en société, ne s'est jamais vu interrompre par le chien de la maison venu s'agripper à la jambe d'un visiteur et y frotter vigoureusement son pénis ? L'hôte décourage habituellement ce genre d'activités mais, en privé, tout le monde ne refuse pas que son chien l'utilise de la sorte, et il se pourrait que des activités mutuellement satisfaisantes se développent parfois »4.
On aime les êtres vivants, mais pas tous
Tous les êtres vivants sont-ils sensibles ? Tout d’abord, « le Vivant » regroupe des situations très variées et s’oppose à la matière inerte : « Les principaux règnes du vivant sont les animaux, les végétaux, les champignons et les bactéries qui classifient une majorité des êtres vivants indiscutablement reconnus comme tels. L’une des capacités les plus fondamentales d’un être vivant est de se reproduire, c’est ce qui différencie l’inerte du vivant. »5 Il apparait absurde de vouloir mettre au même rang des bactéries et des chèvres. Ce ne sont donc pas tous les êtres vivants mais une partie d’entre eux qui intéresse les antispécistes.
Citons quelques chiffres sur la composition du règne d’animal : 3,5% des animaux sont des vertébrés (mammifères, oiseaux, poissons, reptiles…), 84% sont des arthropodes (insectes, millepattes, crustacés, arachnides), 8% sont des mollusques et 4,5% relèvent d’espèces diverses (éponges, vers, méduses, étoiles de mer, oursins…). Selon les antispécistes eux-mêmes, il n’a pas encore été démontré que tous les animaux soient sentients. Et Peter Singer mange des crustacés. Ce ne sont donc plus tous les animaux qu’il faut défendre mais seulement une partie d’entre eux6. Les antispécistes réintroduisent donc du spécisme dans le règne animal.
L’interventionnisme scientifique contre tous les prédateurs
La lutte contre la souffrance animale n’oppose pas seulement les humains aux animaux mais relève d’une croisade contre toute souffrance dans le règne animal. Les théoriciens antispécistes français ont été mis au pied du mur ces dernières années quand il leur a été demandé comment empêcher que la gazelle se fasse tuer par le lion. Des solutions ont été sérieusement avancées par Thomas Lepeltier, chercheur en histoire et philosophie des sciences, au cours d’une conférence internationale7 qui font froid dans le dos : rendre véganes la gazelle et le lion ; contrôler les naissances pour éviter la multiplication des rencontres ; contrôler la circulation des animaux ; envisager la reprogrammation génétique. On voit bien que le projet va au-delà d’une attention délicate à l’endroit de l’animal mais interfère avec la vie animale. Procéder comme le suggère l’universitaire Lepeltier, revient à rompre avec la notion d’écosystème, c’est-à-dire « un ensemble d’être vivants qui vivent au sein d’un milieu ou d’un environnement spécifique et interagissent entre eux au sein de ce milieu et avec ce milieu. »8 La mort d’une gazelle nous attriste mais correspond à la nature que des scientifiques interventionnistes n’hésitent pas à vouloir bousculer. Dans leur recherche effrénée contre la souffrance, ils en viennent en réalité à concevoir une vie sur Terre sous un contrôle humain total.
Entrée en scène universitaire et militante
Le mouvement antispéciste français a été initié par de jeunes universitaires évoluant dans la mouvance anarchiste. Trois jeunes libertaires (David Olivier, Françoise Blanchon et Yves Bonnardel) fondent Les Cahiers antispécistes en 1991 et orientent leur action à la fois dans le milieu universitaire, le milieu anarchiste et les squats lyonnais. Mais l’accueil est plutôt réservé parmi les anarchistes et décline assez vite. Ils partent donc à la recherche de nouveaux alliés qu’ils trouvent en 2001 avec le premier festival Veggie Pride, point de rencontre entre eux et les novices couches militantes extérieures aux anars. L’idée en revient à David Olivier. En 2002, les premières rencontres nationales appelées « Estivales de la question animale » ont lieu et regroupent des militants d’horizons divers. La base militante s’est déplacée des milieux anars vers des milieux végétaristes et dépolitisés.
Yves Bonnardel explique en détail dans une vidéo9 la stratégie employée et les évolutions sur les trente dernières années pour augmenter leur influence. La revendication initiale d’abolition de la viande a été remplacée par celle de la lutte contre les abattoirs afin de conquérir une notoriété plus grande. Il s’agit de créer une réaction immédiate et positive sur le fondement minimal et moraliste qui est celui de la lutte contre la souffrance animale : il est abject de faire souffrir inutilement des animaux. Il s’ensuit une réorientation contre les abattoirs d’animaux (sur lesquels il peut y avoir une critique par ailleurs des conditions d’abattage). Ces animateurs10 des Cahiers antispécistes exercent une influence déterminante sur Sébastien Arsac et Brigitte Gothière (rédacteurs aux Cahiers), fondateurs de L214, association spécialisée dans les vidéos prises dans les abattoirs. Cette association, créée en 2008 à Lyon, peut être considérée comme un « front de masse » de fait pour le petit groupe universitaire car elle étend l’influence antispéciste en faisant de l’agitation sur un point particulier de leur programme. Si des associations antispécistes émergent auparavant, L214 se distingue de toutes les autres par son influence (voir tableau en fin d’article).
D’autres associations, d’origine anglo-saxonne ou israélienne, interviennent aussi en France comme One Voice, PETA France, Sea Shepherd ou bien encore 269 Life France, avec un certain succès. Elles mènent des actions en faveur des animaux de façon directe. En revanche, les associations véganes se tournent plutôt vers des individus pour en modifier le comportement personnel. Là encore, les orientations alimentaires des végans sont susceptibles de critiques.
Le véganisme et le problème de la vitamine B12
Le mouvement végan fait figure de fantassins dans la lutte antispéciste contre toute souffrance. Mais l’abstinence en viande (et en poisson) est dangereuse pour la santé car les êtres humains sont depuis longtemps omnivores11. La consommation de viande répond à un besoin et a permis l’amélioration des fonctions du cerveau, d’introduire plus d’énergie et d’améliorer en conséquence les conditions de vie. L’apport carné permet en effet l’introduction de la vitamine B12 qui joue un rôle particulier et qui ne se retrouve nullement dans les protéines végétales. De nombreux témoignages rapportent que le régime végane strict sans apport de B12 conduit à des carences et affaiblit le pouvoir de concentration, détériore le sang et le système nerveux, entraine des digestions perturbées, produit des pertes de mémoire et peut conduire à la démence. Les végans bien informés se tournent donc vers l’industrie pharmaceutique pour acheter des compléments en vitamines sous forme de gélules. On glisse d’un support naturel à un support chimique. Le véganisme est donc un régime alimentaire qui ne peut exister sans le développement de la science et des techniques, dans des pays très développés et c’est donc surtout profondément nouveau à l’échelle de l’histoire humaine.
Décomposition politique et antispécisme
L’émergence de l’antispécisme est liée à la décomposition politique générale et apparaît en France au lendemain de la chute de l’URSS. Peter Singer et consorts font tourner la tête de bien des militants de gauche ou révolutionnaires en déshérence qui retrouvent les mots clinquants et sonores d’un révolutionnarisme de forme (lutte contre l’exploitation, l’oppression et la hiérarchie, anticapitalisme, résistance, antifascisme, égalité…) et une idéologie neuve qui parait fréquentable. L’antispécisme est un marqueur d’identité politique dégagé de toute expérience de masse négative.
Cette convergence relative avec des secteurs militants progressistes et révolutionnaires laisserait entendre que le clivage gauche/droite ou révolutionnaires/réactionnaires se réactive sous les auspices du clivage antispécistes/spécistes. Les beaufs et autres défenseurs de la consommation de viande seraient dans le camp infréquentable de la tradition, du passé et du soutien à l’exploitation en tout genre. Ce sentiment semble confirmé par des représentants de la droite : Damien Abad, député LR, a proposé en octobre 2018 que son groupe parlementaire monte une commission d’enquête parlementaire consacrée à l’antispécisme et au « terrorisme alimentaire ». Louis Aliot, du Rassemblement national, appelle à lutter pour « Combattre les dangers du véganisme et de l’antispécisme ».
Tout ceci laisserait suggérer une revitalisation des oppositions gauche/droite sur un nouveau terrain. Mais la césure n’est pas si nette que cela et interroge une fois encore ces classifications politiques. Les milieux anarchistes sont divisés et certains réfutent les arguments antispécistes. Dans les milieux d’extrême-droite la lutte pour la défense animale peut plaire (Cause animale Nord ; Section Défense Animale, groupe de protection animale créée par 3ème Voie avant sa dissolution en 2013)12. On trouvera une forme néo-nazie extrêmement marginale sous la plume de Savitri Devi (1905-1982) qui défendit des positions antispécistes sans en reprendre le terme. Son livre essentiel date de 1959 Impeachment of Man (La Mise en accusation de l'Homme)13 où elle pose sa conception des relations des humains avec le monde animal et où elle reprend des conceptions identiques à celles de Peter Singer, selon Stéphane François14. Dans les années 1970, Savitri Devi intervint pour libérer des animaux destinés aux expériences médicales à l’Institut Pan-Indien à New Delhi.
La haine des êtres humains
En définitive, les antispécistes ont des comptes à régler avec le genre humain. En mars 2018, une végane tenait des propos inacceptables sur Facebook trois jours après la mort à Trèbes du boucher du Super U, Christian Medves, une des quatre victimes du jihadiste Radouane Lakdim : "Ben quoi, ça vous choque un assassin qui se fait tuer par un terroriste ? Pas moi, j’ai zéro compassion pour lui, il y a quand même une justice »15. Ce n’est pas un cas isolé. Dans une conférence sur la résistance animale, tenue aux estivales de la Question animale en 2018, l’intervenante n’a aucune compassion lorsqu’elle rapporte qu’une tigresse a tué à San Francisco une personne et blessé deux autres alors qu’elle tentait de s’enfuir d’un zoo. Mais le plus symptomatique est l’absence de référence aux conditions d’exploitation des salariés dans certaines entreprises, l’utilisation d’enfants pour travailler, à la souffrance humaine dans le cadre du travail. Dans les années 1970, un cinéma militant mettait en évidence la souffrance ouvrière, au XXIè siècle, ce sont les animaux qui sont mis en scène !
Convergence des intérêts capitalistes et de l’antispécisme
Peter Singer est soutenu par les plus importants milliardaires : Bill Gates, Warren Buffet, respectivement 2è et 3è fortune mondiale. Un des livres de Peter Singer, (Famine, Affluence, and Morality), a d'ailleurs été préfacé par Melinda et Bill Gates. L214 a reçu une aide financière d’une organisation de la Silicon Valley de 1,14 million d’euros, l’Open philanthropy project (OPP), où on retrouve le fondateur de Facebook, les dirigeants de WhatsApp, Gopro, Mozilla. De nouveaux gisements de profits sont à espérer pour les néo-capitalistes comme celui de la production de viande cellulaire. L’association L214 y est très favorable. On comprend mieux pourquoi les start-up de la Sillicon Valley ont financé l’association.
Des parts de marchés sont à la clé et le capitalisme rebondit par la création d’un besoin nouveau avec la viande cellulaire. Il faut toujours plus s’éloigner de la nature pour relancer l’économie capitaliste sans connaître les inconvénients de la nature comme les maladies ou les durées d’élevage avant consommation.
En forme de conclusion…
Il y a un écart très important entre le poids des végans en France (2 à 4% de la population) et leur influence. On comprend mieux pourquoi le véganisme est propulsé par des médias et des entreprises. Quand il s’agit de faire des profits en temps de crise, on invente des nouveaux besoins. Mais l’antispécisme offre un monde où la politique est remplacée par une argumentation dite scientifique et technocratique où les experts savent à la place des peuples. C’est aussi un monde sans empathie pour son prochain. C’est surtout une révolution anthropologique qui menace les fondements de nos sociétés, basée sur l’entraide de son espèce. On ne peut s’empêcher de penser à la définition libérale de Thatcher en 1987 qui affirmait qu’il n’y a pas de société, il n’y a que des individus. L’aile moderne de la bourgeoisie pousse à une conception de la vie fondée sur la fin des différences, des frontières et des peuples, tous réunis dans un vaste marché mondial. L’antispécisme vient à point nommé. A l’heure actuelle, l’influence antispéciste peut paraître marginale. Mais ce serait oublier la stratégie politique mise en œuvre dans une période de désarroi politique et idéologique. C’est par capillarité que s’insinue dans la société des références au véganisme, cheval de Troie de l’antispécisme. Ils peuvent s’appuyer sur l’Union européenne qui est « en avance », comme ils disent, sur la France. Ce sont aussi les pays les plus libéraux qui mettent en œuvre les principes végans comme les Etats-Unis, les Pays-Bas ou le Canada. Il y a intérêt à surveiller tout çà de près.
François Ferrette
1 - Cité par Jean-François Braunstein, la philosophie devenue folle. Le genre, l’animal, la mort, Grasset, 2018.
2 - P. Singer, Questions d’éthique pratique, (première édition en anglais 1979, en français en 1997)
3 - Cité par Jean-François Braunstein, p.321.
4 - Le texte a été rédigé par Peter Singer, est paru sous le titre « Heavy Petting » dans l’édition de mars-avril 2001 de Nerve Magazine.
5 - Grégory Ségala, Docteur Section de biologie, Université de Genève (https://www.rts.ch/decouverte/sciences-et-environnement/animaux-et-plantes/9409538-qu-est-ce-qu-un-etre-vivant-.html)
6 - Certains antispécistes, plus royalistes que le roi, affirment que les insectes sont des êtres sentients ou sensibles.
7 - https://www.youtube.com/watch?v=hMU0_cXB_gs
8 - https://e-rse.net/definitions/ecosysteme-definition-enjeux/#gs.si5cju
9 - https://www.youtube.com/watch?v=JhGyhRb44nE
10 - La revue créée par David Olivier, puis rejoint par Yves Bonnardel et Françoise Blanchon. Ils ont quitté la rédaction respectivement en 2004, 1999 et 1996.
11 - Dans le règne animal, les omnivores sont nombreux : chimpanzé, hérisson, ours, porc, écureuil, rat, renard, sanglier, canard colvert, poule, grand corbeau, geai des chênes, blattes, sauterelles, requin-baleine, poisson rouge, fourmis… Comment, du point de vue antispécistes séparer les animaux qui sont prédateurs, à tous les niveaux ?
12 - Des affinités se trouvent aussi dans la mouvance ultra-droite : https://www.buzzfeed.com/fr/davidperrotin/quand-la-cause-animale-et-extreme-droite-ne-font-plus-quun
13 - On trouve des extraits de son livre ici : http://www.library.flawlesslogic.com/french.htm, site lié à la mouvance d’extrême droite.
14 - Antichristianisme et écologie radicale, Stéphane François, Revue d'éthique et de théologie morale 2012/4 (n°272), pages 79 à 98.
15 - Le Parisien, Attentat dans l’Aude : le message abject d’une militante végane sur le boucher tué à Trèbes, 28 mars 2018.
L’antispécisme est la nouvelle idéologie dominante des associations de défense des animaux dont le véganisme est la façade immédiate. Alors que de grands enjeux de société sous-tendent cette vision du monde, le débat public ne laisse guère l’opportunité de saisir les risques réels, au point de penser qu’un certain nombre de journalistes sont gênés par une critique trop forte à l’endroit des végans et des antispécistes. Visiblement, ce qui est nouveau est fascinant, surtout quand la « science » s’en mêle. Si l’on se penche sérieusement sur les thèses défendues, c’est plutôt l’effroi qui devrait dominer. L’antispécisme remet en cause les fondements des sociétés humaines, promet le contrôle total du règne animal, pousse à la haine des humains et de la nature. Cette idéologie souligne l’ère du vide intellectuel dans laquelle les organisations dites progressistes et révolutionnaires s’abîment. Et tout ceci s’articule magnifiquement avec les futures formes de consommation impulsées par le capitalisme en mal de profits et avides de nouveaux marchés (produits de remplacements végans, viande in vitro...).
Antispécisme : de quoi parle-t-on ?
L’antispécisme s’oppose au spécisme, notion apparue en 1970 sous la plume d’un médecin anglais, et se propage sous celle du philosophe australien Peter Singer. Celui-ci est considéré comme le fondateur de l’antispécisme à la suite de sa publication en 1975 de La libération animale (ouvrage traduit en France en 1993). Selon cet auteur, le spécisme privilégie les membres de son espèce à celle des autres espèces, comme le raciste privilégie ceux de sa race à ceux des autres races. L’antispécisme vise alors l’effacement des différences entre espèces, ce que traduit à sa manière Ingrid Newkirk, la fondatrice du mouvement antispéciste PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) : « Un rat est un chien est un cochon est un enfant »1.
Mais pour que cette opération d’indifférenciation puisse avoir lieu, l’être humain ne doit plus être défini selon la raison, le langage et la conscience, mais selon sa sensibilité. Dans ce nouveau système de pensée, un concept essentiel est introduit : la « sentience ». Elle implique une capacité à ressentir, à évaluer les situations, à avoir des sentiments et c’est ce qui définit une « personne ». Cette pensée aboutit à dissoudre l’humanité dans un ensemble plus vaste qui rassemble tous les êtres sensibles.
Peter Singer introduit un autre concept, celui de « l’égal degré de considération » et en tire des conclusions terrifiantes. Si un cochon et un homme sont chacun en pleine forme, ils seront considérés pareillement. Cependant, l’intérêt à vivre pour un cochon en pleine forme sera supérieure à l’intérêt à vivre pour un fœtus humain. « Si l’on compare honnêtement le veau, le cochon et le poulet avec le fœtus [humain], selon des critères moralement significatifs tels que la rationalité, la conscience de soi (etc.), alors le veau, le cochon et le poulet viennent bien avant le fœtus quel que soit l’état d’avancement de la grossesse. Car même un poisson manifeste davantage de signes de conscience qu’un fœtus de moins de trois mois »2. Il va plus loin : les bébés ont moins de valeur que les adultes car « ils n’ont pas le sens de leur existence dans le temps. »3. Peter Singer évalue à « peut-être un mois » après sa naissance la durée pendant laquelle des parents pourraient (faire) tuer leur enfant car les critères de la sentience ne s’appliqueraient pas encore et on ne tuerait donc pas un être sensible. Les parents auraient ainsi le loisir de choisir leur enfant. Cette pseudo-règle peut s’étendre aux vieillards, aux handicapés. Toujours selon Singer, il n’est plus exclu alors de faire des expériences scientifiques sur des humains à la place d’animaux mais sur des handicapés ayant perdu conscience de leur environnement. Il s’agit donc d’étudier au cas par cas le degré d’intérêt de chaque individu dans l’hyper-communauté animale (incluant donc les humains). S’il faut défendre prioritairement les personnes, les « non-personnes » sont celles qui n’ont pas un certain nombre d’expériences, de bonheur, d’intérêt à vivre car leur état les en empêcherait (handicapés, bébés…) Nous sommes loin de la bienveillance supposée à l’égard des êtres sensibles que porterait le courant antispéciste.
Encore plus étonnant est le mélange des espèces rendu possible dans les rapports amoureux, la zoophilie. Il ne s’agit pas d’une extrapolation des thèses antispécistes mais repose sur les prospectives des fondateurs : « le contact sexuel avec les animaux n'implique pas toujours la cruauté. Qui, dans une conversation en société, ne s'est jamais vu interrompre par le chien de la maison venu s'agripper à la jambe d'un visiteur et y frotter vigoureusement son pénis ? L'hôte décourage habituellement ce genre d'activités mais, en privé, tout le monde ne refuse pas que son chien l'utilise de la sorte, et il se pourrait que des activités mutuellement satisfaisantes se développent parfois »4.
On aime les êtres vivants, mais pas tous
Tous les êtres vivants sont-ils sensibles ? Tout d’abord, « le Vivant » regroupe des situations très variées et s’oppose à la matière inerte : « Les principaux règnes du vivant sont les animaux, les végétaux, les champignons et les bactéries qui classifient une majorité des êtres vivants indiscutablement reconnus comme tels. L’une des capacités les plus fondamentales d’un être vivant est de se reproduire, c’est ce qui différencie l’inerte du vivant. »5 Il apparait absurde de vouloir mettre au même rang des bactéries et des chèvres. Ce ne sont donc pas tous les êtres vivants mais une partie d’entre eux qui intéresse les antispécistes.
Citons quelques chiffres sur la composition du règne d’animal : 3,5% des animaux sont des vertébrés (mammifères, oiseaux, poissons, reptiles…), 84% sont des arthropodes (insectes, millepattes, crustacés, arachnides), 8% sont des mollusques et 4,5% relèvent d’espèces diverses (éponges, vers, méduses, étoiles de mer, oursins…). Selon les antispécistes eux-mêmes, il n’a pas encore été démontré que tous les animaux soient sentients. Et Peter Singer mange des crustacés. Ce ne sont donc plus tous les animaux qu’il faut défendre mais seulement une partie d’entre eux6. Les antispécistes réintroduisent donc du spécisme dans le règne animal.
L’interventionnisme scientifique contre tous les prédateurs
La lutte contre la souffrance animale n’oppose pas seulement les humains aux animaux mais relève d’une croisade contre toute souffrance dans le règne animal. Les théoriciens antispécistes français ont été mis au pied du mur ces dernières années quand il leur a été demandé comment empêcher que la gazelle se fasse tuer par le lion. Des solutions ont été sérieusement avancées par Thomas Lepeltier, chercheur en histoire et philosophie des sciences, au cours d’une conférence internationale7 qui font froid dans le dos : rendre véganes la gazelle et le lion ; contrôler les naissances pour éviter la multiplication des rencontres ; contrôler la circulation des animaux ; envisager la reprogrammation génétique. On voit bien que le projet va au-delà d’une attention délicate à l’endroit de l’animal mais interfère avec la vie animale. Procéder comme le suggère l’universitaire Lepeltier, revient à rompre avec la notion d’écosystème, c’est-à-dire « un ensemble d’être vivants qui vivent au sein d’un milieu ou d’un environnement spécifique et interagissent entre eux au sein de ce milieu et avec ce milieu. »8 La mort d’une gazelle nous attriste mais correspond à la nature que des scientifiques interventionnistes n’hésitent pas à vouloir bousculer. Dans leur recherche effrénée contre la souffrance, ils en viennent en réalité à concevoir une vie sur Terre sous un contrôle humain total.
Entrée en scène universitaire et militante
Le mouvement antispéciste français a été initié par de jeunes universitaires évoluant dans la mouvance anarchiste. Trois jeunes libertaires (David Olivier, Françoise Blanchon et Yves Bonnardel) fondent Les Cahiers antispécistes en 1991 et orientent leur action à la fois dans le milieu universitaire, le milieu anarchiste et les squats lyonnais. Mais l’accueil est plutôt réservé parmi les anarchistes et décline assez vite. Ils partent donc à la recherche de nouveaux alliés qu’ils trouvent en 2001 avec le premier festival Veggie Pride, point de rencontre entre eux et les novices couches militantes extérieures aux anars. L’idée en revient à David Olivier. En 2002, les premières rencontres nationales appelées « Estivales de la question animale » ont lieu et regroupent des militants d’horizons divers. La base militante s’est déplacée des milieux anars vers des milieux végétaristes et dépolitisés.
Yves Bonnardel explique en détail dans une vidéo9 la stratégie employée et les évolutions sur les trente dernières années pour augmenter leur influence. La revendication initiale d’abolition de la viande a été remplacée par celle de la lutte contre les abattoirs afin de conquérir une notoriété plus grande. Il s’agit de créer une réaction immédiate et positive sur le fondement minimal et moraliste qui est celui de la lutte contre la souffrance animale : il est abject de faire souffrir inutilement des animaux. Il s’ensuit une réorientation contre les abattoirs d’animaux (sur lesquels il peut y avoir une critique par ailleurs des conditions d’abattage). Ces animateurs10 des Cahiers antispécistes exercent une influence déterminante sur Sébastien Arsac et Brigitte Gothière (rédacteurs aux Cahiers), fondateurs de L214, association spécialisée dans les vidéos prises dans les abattoirs. Cette association, créée en 2008 à Lyon, peut être considérée comme un « front de masse » de fait pour le petit groupe universitaire car elle étend l’influence antispéciste en faisant de l’agitation sur un point particulier de leur programme. Si des associations antispécistes émergent auparavant, L214 se distingue de toutes les autres par son influence (voir tableau en fin d’article).
D’autres associations, d’origine anglo-saxonne ou israélienne, interviennent aussi en France comme One Voice, PETA France, Sea Shepherd ou bien encore 269 Life France, avec un certain succès. Elles mènent des actions en faveur des animaux de façon directe. En revanche, les associations véganes se tournent plutôt vers des individus pour en modifier le comportement personnel. Là encore, les orientations alimentaires des végans sont susceptibles de critiques.
Le véganisme et le problème de la vitamine B12
Le mouvement végan fait figure de fantassins dans la lutte antispéciste contre toute souffrance. Mais l’abstinence en viande (et en poisson) est dangereuse pour la santé car les êtres humains sont depuis longtemps omnivores11. La consommation de viande répond à un besoin et a permis l’amélioration des fonctions du cerveau, d’introduire plus d’énergie et d’améliorer en conséquence les conditions de vie. L’apport carné permet en effet l’introduction de la vitamine B12 qui joue un rôle particulier et qui ne se retrouve nullement dans les protéines végétales. De nombreux témoignages rapportent que le régime végane strict sans apport de B12 conduit à des carences et affaiblit le pouvoir de concentration, détériore le sang et le système nerveux, entraine des digestions perturbées, produit des pertes de mémoire et peut conduire à la démence. Les végans bien informés se tournent donc vers l’industrie pharmaceutique pour acheter des compléments en vitamines sous forme de gélules. On glisse d’un support naturel à un support chimique. Le véganisme est donc un régime alimentaire qui ne peut exister sans le développement de la science et des techniques, dans des pays très développés et c’est donc surtout profondément nouveau à l’échelle de l’histoire humaine.
Décomposition politique et antispécisme
L’émergence de l’antispécisme est liée à la décomposition politique générale et apparaît en France au lendemain de la chute de l’URSS. Peter Singer et consorts font tourner la tête de bien des militants de gauche ou révolutionnaires en déshérence qui retrouvent les mots clinquants et sonores d’un révolutionnarisme de forme (lutte contre l’exploitation, l’oppression et la hiérarchie, anticapitalisme, résistance, antifascisme, égalité…) et une idéologie neuve qui parait fréquentable. L’antispécisme est un marqueur d’identité politique dégagé de toute expérience de masse négative.
Cette convergence relative avec des secteurs militants progressistes et révolutionnaires laisserait entendre que le clivage gauche/droite ou révolutionnaires/réactionnaires se réactive sous les auspices du clivage antispécistes/spécistes. Les beaufs et autres défenseurs de la consommation de viande seraient dans le camp infréquentable de la tradition, du passé et du soutien à l’exploitation en tout genre. Ce sentiment semble confirmé par des représentants de la droite : Damien Abad, député LR, a proposé en octobre 2018 que son groupe parlementaire monte une commission d’enquête parlementaire consacrée à l’antispécisme et au « terrorisme alimentaire ». Louis Aliot, du Rassemblement national, appelle à lutter pour « Combattre les dangers du véganisme et de l’antispécisme ».
Tout ceci laisserait suggérer une revitalisation des oppositions gauche/droite sur un nouveau terrain. Mais la césure n’est pas si nette que cela et interroge une fois encore ces classifications politiques. Les milieux anarchistes sont divisés et certains réfutent les arguments antispécistes. Dans les milieux d’extrême-droite la lutte pour la défense animale peut plaire (Cause animale Nord ; Section Défense Animale, groupe de protection animale créée par 3ème Voie avant sa dissolution en 2013)12. On trouvera une forme néo-nazie extrêmement marginale sous la plume de Savitri Devi (1905-1982) qui défendit des positions antispécistes sans en reprendre le terme. Son livre essentiel date de 1959 Impeachment of Man (La Mise en accusation de l'Homme)13 où elle pose sa conception des relations des humains avec le monde animal et où elle reprend des conceptions identiques à celles de Peter Singer, selon Stéphane François14. Dans les années 1970, Savitri Devi intervint pour libérer des animaux destinés aux expériences médicales à l’Institut Pan-Indien à New Delhi.
La haine des êtres humains
En définitive, les antispécistes ont des comptes à régler avec le genre humain. En mars 2018, une végane tenait des propos inacceptables sur Facebook trois jours après la mort à Trèbes du boucher du Super U, Christian Medves, une des quatre victimes du jihadiste Radouane Lakdim : "Ben quoi, ça vous choque un assassin qui se fait tuer par un terroriste ? Pas moi, j’ai zéro compassion pour lui, il y a quand même une justice »15. Ce n’est pas un cas isolé. Dans une conférence sur la résistance animale, tenue aux estivales de la Question animale en 2018, l’intervenante n’a aucune compassion lorsqu’elle rapporte qu’une tigresse a tué à San Francisco une personne et blessé deux autres alors qu’elle tentait de s’enfuir d’un zoo. Mais le plus symptomatique est l’absence de référence aux conditions d’exploitation des salariés dans certaines entreprises, l’utilisation d’enfants pour travailler, à la souffrance humaine dans le cadre du travail. Dans les années 1970, un cinéma militant mettait en évidence la souffrance ouvrière, au XXIè siècle, ce sont les animaux qui sont mis en scène !
Convergence des intérêts capitalistes et de l’antispécisme
Peter Singer est soutenu par les plus importants milliardaires : Bill Gates, Warren Buffet, respectivement 2è et 3è fortune mondiale. Un des livres de Peter Singer, (Famine, Affluence, and Morality), a d'ailleurs été préfacé par Melinda et Bill Gates. L214 a reçu une aide financière d’une organisation de la Silicon Valley de 1,14 million d’euros, l’Open philanthropy project (OPP), où on retrouve le fondateur de Facebook, les dirigeants de WhatsApp, Gopro, Mozilla. De nouveaux gisements de profits sont à espérer pour les néo-capitalistes comme celui de la production de viande cellulaire. L’association L214 y est très favorable. On comprend mieux pourquoi les start-up de la Sillicon Valley ont financé l’association.
Des parts de marchés sont à la clé et le capitalisme rebondit par la création d’un besoin nouveau avec la viande cellulaire. Il faut toujours plus s’éloigner de la nature pour relancer l’économie capitaliste sans connaître les inconvénients de la nature comme les maladies ou les durées d’élevage avant consommation.
En forme de conclusion…
Il y a un écart très important entre le poids des végans en France (2 à 4% de la population) et leur influence. On comprend mieux pourquoi le véganisme est propulsé par des médias et des entreprises. Quand il s’agit de faire des profits en temps de crise, on invente des nouveaux besoins. Mais l’antispécisme offre un monde où la politique est remplacée par une argumentation dite scientifique et technocratique où les experts savent à la place des peuples. C’est aussi un monde sans empathie pour son prochain. C’est surtout une révolution anthropologique qui menace les fondements de nos sociétés, basée sur l’entraide de son espèce. On ne peut s’empêcher de penser à la définition libérale de Thatcher en 1987 qui affirmait qu’il n’y a pas de société, il n’y a que des individus. L’aile moderne de la bourgeoisie pousse à une conception de la vie fondée sur la fin des différences, des frontières et des peuples, tous réunis dans un vaste marché mondial. L’antispécisme vient à point nommé. A l’heure actuelle, l’influence antispéciste peut paraître marginale. Mais ce serait oublier la stratégie politique mise en œuvre dans une période de désarroi politique et idéologique. C’est par capillarité que s’insinue dans la société des références au véganisme, cheval de Troie de l’antispécisme. Ils peuvent s’appuyer sur l’Union européenne qui est « en avance », comme ils disent, sur la France. Ce sont aussi les pays les plus libéraux qui mettent en œuvre les principes végans comme les Etats-Unis, les Pays-Bas ou le Canada. Il y a intérêt à surveiller tout çà de près.
François Ferrette
1 - Cité par Jean-François Braunstein, la philosophie devenue folle. Le genre, l’animal, la mort, Grasset, 2018.
2 - P. Singer, Questions d’éthique pratique, (première édition en anglais 1979, en français en 1997)
3 - Cité par Jean-François Braunstein, p.321.
4 - Le texte a été rédigé par Peter Singer, est paru sous le titre « Heavy Petting » dans l’édition de mars-avril 2001 de Nerve Magazine.
5 - Grégory Ségala, Docteur Section de biologie, Université de Genève (https://www.rts.ch/decouverte/sciences-et-environnement/animaux-et-plantes/9409538-qu-est-ce-qu-un-etre-vivant-.html)
6 - Certains antispécistes, plus royalistes que le roi, affirment que les insectes sont des êtres sentients ou sensibles.
7 - https://www.youtube.com/watch?v=hMU0_cXB_gs
8 - https://e-rse.net/definitions/ecosysteme-definition-enjeux/#gs.si5cju
9 - https://www.youtube.com/watch?v=JhGyhRb44nE
10 - La revue créée par David Olivier, puis rejoint par Yves Bonnardel et Françoise Blanchon. Ils ont quitté la rédaction respectivement en 2004, 1999 et 1996.
11 - Dans le règne animal, les omnivores sont nombreux : chimpanzé, hérisson, ours, porc, écureuil, rat, renard, sanglier, canard colvert, poule, grand corbeau, geai des chênes, blattes, sauterelles, requin-baleine, poisson rouge, fourmis… Comment, du point de vue antispécistes séparer les animaux qui sont prédateurs, à tous les niveaux ?
12 - Des affinités se trouvent aussi dans la mouvance ultra-droite : https://www.buzzfeed.com/fr/davidperrotin/quand-la-cause-animale-et-extreme-droite-ne-font-plus-quun
13 - On trouve des extraits de son livre ici : http://www.library.flawlesslogic.com/french.htm, site lié à la mouvance d’extrême droite.
14 - Antichristianisme et écologie radicale, Stéphane François, Revue d'éthique et de théologie morale 2012/4 (n°272), pages 79 à 98.
15 - Le Parisien, Attentat dans l’Aude : le message abject d’une militante végane sur le boucher tué à Trèbes, 28 mars 2018.
Par François Ferrette
Passé sous silence, une manifestation a eu lieu en 2015 contre Peter SInger, le créateur de l'antispécisme, organisé par des association de défense des personnes handicapées. Mais pourquoi donc des handicapés se sont-ils rassemblés contre cet universitaire de renom international ? Singer, tout professeur qu'il soit et intellectuel en vogue, était favorable aux meurtres de nourissons handicapés au cours du premier mois de vie. Singer a plaidé en faveur du refus des soins de santé aux personnes souffrant de handicaps importants au motif que ces vies ont moins de valeur que celles des personnes non handicapées.
voir le site : https://www.adacil.org/princeton-university-protest
Passé sous silence, une manifestation a eu lieu en 2015 contre Peter SInger, le créateur de l'antispécisme, organisé par des association de défense des personnes handicapées. Mais pourquoi donc des handicapés se sont-ils rassemblés contre cet universitaire de renom international ? Singer, tout professeur qu'il soit et intellectuel en vogue, était favorable aux meurtres de nourissons handicapés au cours du premier mois de vie. Singer a plaidé en faveur du refus des soins de santé aux personnes souffrant de handicaps importants au motif que ces vies ont moins de valeur que celles des personnes non handicapées.
voir le site : https://www.adacil.org/princeton-university-protest