Appel pour un Comité parisien de santé publique
Alors que les premières estimations chiffrées tombent concernant le bilan des morts à domicile et s’ajoutent aux bilans déjà terribles des morts dans les hôpitaux, EHPAD et établissements sociaux, alors que nul ne sait combien de soignantes et de soignants sont morts du Covid-19 depuis le début de la pandémie, le gouvernement n’est toujours par en mesure d’assurer la protection (masques, équipements, tests, etc.) de celles et ceux qui travaillent dans les EHPAD, les hôpitaux, en médecine de ville, dans les commerces alimentaires, dans les transports collectifs, dans la livraison comme dans nombre de secteurs productifs, essentiels ou non. Le confinement a été décidé en catastrophe lors d’une prise de conscience trop tardive du risque d’effondrement de notre système sanitaire. Alors que ce système de santé est encore sous tension et confronté à l’obligation d’une médecine d’urgence, le gouvernement prétend organiser un déconfinement toujours sans moyens au mépris de l’avis du conseil scientifique (nommé par ses soins), de l’avis des syndicats des transports publics comme de l’Education. Il nous semble urgent que se forme rapidement un Comité francilien de santé publique (mais aussi possiblement dans chaque région comme nationalement) capable de redonner du sens aux chiffres et à l’action publique en établissant un véritable état des lieux et discutant les moyens d’une stratégie de déconfinement qui ne mette pas en danger la vie de millions de citoyennes et citoyens. C’est le sens de l’Appel que nous vous invitons à signer et de l’initiative que nous vous proposons de rejoindre. Contact : [email protected]. Il ne s’agit donc pas à proprement parler d’une nouvelle pétition ou d’un nouvel appel sur ce que devrait/devra être un hypothétique "monde d’après". Les appelants proposent de travailler ensemble à convaincre médecins, soignant.e.s, juristes, syndicats, associations, collectifs initiés lors de précédentes crises sanitaires ou de défense des services publics, journalistes et médias épris de vérité, citoyennes et citoyens de bonne volonté, à former en Ile-de-France, voire dans chacune de nos régions et pourquoi pas nationalement, un Comité de santé publique. Le 27 avril 2020 La pandémie du Covid.19 révèle une autre face de la mondialisation, destructrice du vivant et de la planète, menaçante pour l’humanité. Partout elle frappe surtout les plus fragiles déjà victimes des politiques libérales dont elle est le produit. Où sont les masques, les tests, les médicaments ? Les respirateurs et les produits indispensables à leur fonctionnement ? Les lits et les personnels nécessaires pour les ouvrir ? Urgent, c’est urgent! Les milliers de victimes s’accumulent et la population n’est toujours pas correctement protégée ! Combien de caissières, de travailleurs du nettoyage travaillent encore sans masque, sans protection ? Les personnels soignants et les hôpitaux sont dans le dénuement et la misère, tandis que les pensionnaires des EHPAD ne sont pas dépistés. Ce ne sont pas des menaces et des limitations des droits qui vont nous aider à sortir de cette crise mais une mobilisation des ressources. La litanie des chiffres, qui tient lieu d’information chaque soir, occulte l’état d’urgence réel, les besoins non satisfaits, ce qui est fait (ou non) pour y répondre. Comment en sortir ? Nous appelons à la formation d’un Comité parisien/francilien de santé publique, de médecins, de soignants, de pharmaciens, de représentants des syndicats et des collectivités avec l’aide de citoyen.ne.s de bonne volonté, pour tenir chaque jour une véritable information sur l’état sanitaire et l’état des besoins dans les lieux de soins, hôpitaux, EHPAD, institutions pour personnes handicapées ou en médecine de ville. Il faut faire face dès maintenant à toutes les dimensions de la crise, en respectant les droits individuels et collectifs des salariés et de leurs représentants (CSE, droit de retrait, etc.), en répondant à l’urgence des besoins sanitaires et sociaux connus. Sur le plan sanitaire, nous demandons : -que tout salarié travaillant hors de son domicile aujourd’hui soit équipé de masque comme doivent l’être tous les personnels soignants et les médecins, dans les EHPAD comme dans les hôpitaux ; -des masques et des tests et un plan d’accueil respectant les distances sociales pour permettre le retour progressif des élèves devant leurs enseignant.e.s ; -la réquisition des logements vacants et chambres d’hôtels disponibles pour répondre aux besoins d’isolement des patients, éviter les clusters familiaux, protéger des violences familiales, pour les SDF, etc. ; -que toutes les activités non essentielles soient suspendues tant que les moyens de protection ne sont pas fournis ; -la reconnaissance immédiate du Covid.19 comme maladie professionnelle. Socialement, nous exigeons : -un moratoire des dettes, des factures (eau, gaz, électricité, téléphone, internet) et loyers dus aux gros bailleurs ; -que les salariés, les indépendants et auto-entrepreneurs conservent l’intégralité de leur salaire et revenu ; -que le décompte des jours de chômage soit stoppé depuis le début du confinement ; -le maintien des indemnités et soutien financier non inférieur au seuil de pauvreté pour tous les vacataires (notamment dans l’Enseignement supérieur et la Recherche), étudiants, précaires et SDF. Économiquement, nous revendiquons : -la réquisition et la nationalisation des entreprises nécessaires pour répondre aux besoins de médicaments et de matériels du système de santé, condition également de la fin de notre confinement/enferment actuel ; -une aide financière directe et massive pour les TPE/PME en difficulté, menacée de faillite, une aide qui ne repose pas sur la Sécurité Sociale mais sur le rétablissement d’une fiscalité de crise sur les très grandes entreprises. -le rétablissement de l’ISF et la réquisition immédiate des dividendes des entreprises du CAC40 afin de reconstruire nos services publics ; -un plan de relocalisation industrielle écologique, notamment de l’industrie du médicament, et de soutien aux circuits courts. Instruire le procès des « responsables », refonder le consensus démocratique Notre « monde » est profondément ébranlé par cette « catastrophe » appelée à durer. Pas de déconfinement serein sans vaccin. Celles et ceux qui, d’hier à aujourd’hui, nous ont mis dans cette situation, les Buzyn, Macron, Philippe, Salomon, Touraine, Véran, etc., devront rendre des comptes. Nous sommes solidaires des milliers de citoyens qui, par leurs pétitions ou leurs plaintes, réclament dès à présent justice. Le coup du « responsable mais pas coupable », ça suffit ! Face au coût de cette crise, il n’y a rien d’autre à attendre de ces pompierspyromanes que les mêmes recettes "austéritaires" qui ont détruit l’hôpital et nos services publics. Chaque jour, ces gouvernants révèlent leur incurie. Ils bafouent l’Etat de droit, validant des municipales sapées par l’abstention. Ils dérogent au droit du travail. Ils nourrissent l’incertitude au lieu d’assurer notre sécurité sanitaire … Nous demandons leur départ et la dissolution de l’Assemblée nationale.
Contact : [email protected]
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