Nos perspectives
Les économistes marxistes attendaient une récession pour 2019-2020. La crise du Covid l’a précipitée, avec une ampleur inédite due à l’arrêt quasi-total de la production pendant le confinement et les restrictions depuis (confinements partiels, couvre-feu...) (1). Des secteurs comme l’hôtellerie-restauration ou le spectacle sont totalement sinistrés. D’autres ont énormément souffert, comme l’aéronautique. A Toulouse, qui en dépend totalement, on annonce 33 % de chute dans la construction et 10 % des emplois sont d’ores et déjà détruits.
Si la chute du Produit intérieur brut, d’un peu plus de 8 %, est moins importante qu’initialement annoncé, la récession est sans commune mesure avec les crises précédentes. La production industrielle connait un recul de 13, 1% et on attend un déficit commercial record : + 40 % par rapport à l’année 2019. Ce dernier point va entériner un nouveau recul du capitalisme français dans le marché mondial.
La dette publique, déjà en augmentation continue, a connu un bond avec le soutien gouvernemental aux entreprises face à la crise du Covid. Elle a atteint les 125 % du produit intérieur brut. Même si les taux d’intérêts sont faibles voire négatifs, la question du remboursement est inéluctable. En l’absence d’une croissance suffisante, inflation ou augmentation des impôts seront au rendez-vous.
Si la chute du Produit intérieur brut, d’un peu plus de 8 %, est moins importante qu’initialement annoncé, la récession est sans commune mesure avec les crises précédentes. La production industrielle connait un recul de 13, 1% et on attend un déficit commercial record : + 40 % par rapport à l’année 2019. Ce dernier point va entériner un nouveau recul du capitalisme français dans le marché mondial.
La dette publique, déjà en augmentation continue, a connu un bond avec le soutien gouvernemental aux entreprises face à la crise du Covid. Elle a atteint les 125 % du produit intérieur brut. Même si les taux d’intérêts sont faibles voire négatifs, la question du remboursement est inéluctable. En l’absence d’une croissance suffisante, inflation ou augmentation des impôts seront au rendez-vous.
Dans ce contexte, même si la reprise est inévitable, elle ne permettra pas un retour rapide à la normale. Dans le meilleurs des cas (vaccination rapide, ce qui n’est pas le cas) on aurait un rattrapage du PIB de 2019 en 2022.
Comme le montre assez bien le tableau ci-dessus, la moyenne décennale de croissance entre chaque crise était déjà à un niveau de plus en plus bas, avec un taux de 1, 3 % de 2010 à 2019(2). On peut donc s’attendre à des attaques à deux niveaux contre les travailleurs : d’une part en leur faisant payer via l’impôt les aides aux entreprises et au soutien de la croissance, d’autre part en diminuant les ressources de l’assurance chômage et donc les prestations.
Le déficit vertigineux de la sécurité sociale (- 35, milliards d’euros) va quant à lui conduire inévitablement à des propositions de restrictions supplémentaires concernant l’assurance maladie et l’assurance vieillesse.
Cette rapide description dessine les contours des principaux fronts à venir dans la lutte des classes sur le terrain économique : contre les fermetures d’entreprises et la contre-réforme de l’assurance-chômage.
La lutte des classes
Nous ne détaillerons pas ici l’extraordinaire moment qu’a été la révolte des « Gilets jaunes », plus grand mouvement populaire depuis mai 68. Nous en avons bien pris la mesure, en temps réel, et proposé une analyse détaillée sous plusieurs angles dans les colonnes de Militant(3) ou nos réunions(4).
Le gouvernement Macron est loin d’avoir accompli sa feuille de route. Il a dû céder devant la revendication principale des Gilets jaunes en annulant l’augmentation des taxes sur le carburant et concédé dans la foulée 10 milliards d’euros d’aides diverses. Et l’enchaînement entre grèves et épidémie de covid l’a contraint à reporter sine-die sa réforme emblématique des retraites. Sera-t-il en capacité de redoubler d’agressivité à l’issue de l’épidémie ? Ce n’est pas certain dans la mesure où son incapacité à s’implanter localement et ses erreurs ont redonné un espace politique à la droite traditionnelle telle qu’incarnée par les Républicains. Par ailleurs, on peut se demander si le gouvernement Macron ne prépare pas une autoroute au Rassemblement National.
A l’étape actuelle, les couches populaires (ouvriers, employés, petits artisans et commerçants) sont en rupture avec ce qui est perçu comme le « système », autrement dit à la fois le grand capital transnational, le gouvernement et plus généralement l’appareil idéologique d’Etat politique. Ce qui était apparent depuis maintenant plusieurs décennies à travers des phénomènes comme l’abstention ou le rejet des clivages gauche-droite dans les sondages d’opinion apparait comme explicite depuis le mouvement des gilets jaunes et la mise en avant de thématiques comme le RIC etc.
Ce qu’on appelait « la gauche » est totalement coupée de ces couches et en déshérence totale. Le Parti socialiste demeure à un niveau très bas et sur une orientation social-libérale. EELV a réussi une percée électorale dans la petite bourgeoisie intellectuelle des centre-ville et demeure politiquement adepte d’un capitalisme repeint en vert. Le Parti communiste de Fabien Roussel a opéré un recentrage identitaire qui le rend plus présentable que celui de Pierre Laurent. Pour autant, il demeure prisonnier de ses stratégies d’alliance et à un niveau électoral historiquement bas.
En septembre 2017, nous notions que le vote pour JLM avait esquissé le rassemblement d’ « une nouvelle avant-garde, porteuse d’aspirations démocratiques et humanistes, de la volonté de défendre et d’élargir les conquêtes ouvrières, d’une vision du monde où la question de la sauvegarde de la biosphère est centrale ». D’un certain point de vue, on peut considérer que cette avant-garde s’est encore élargie à travers l’émergence de secteurs syndicaux combatifs lors du mouvement contre la réforme des retraites et surtout, bien entendu, avec l’extraordinaire révolte des « Gilets jaunes ». Mais l’incapacité des forces existantes à la structurer demeure un problème central et, en l’absence de lieu de débat et d’organisation, on voit comment la confusion idéologique demeure avec, par exemple, la profusion des thèses complotistes, qui fait pendant, il est vrai à l’accumulation des mensonges gouvernementaux.
Le décrochage entre ce qu’il était convenu d’appeler la gauche et les milieux populaires (principalement la classe ouvrière de l’industrie et des services) crée un effet de distorsion entre leur radicalisation politique et leur expression électorale qui est particulièrement faible. Alors que l’abstention domine très largement dans ces milieux, le désir de changement est partiellement capté par la France insoumise et plus significativement par le populisme de droite tel qu’incarné par le Rassemblement national.
Malgré un inconstatable effet de sidération, la crise du Covid n’a fait que renforcer la défiance de millions de personnes envers un pouvoir macronien qui est (encore une fois) apparu comme menteur et incompétent.
Il y a aujourd’hui dans le peuple de France une vaste majorité qui se reconnait dans un certain nombre d’idées comme la rénovation démocratique, la reconquête de la souveraineté, la réindustrialisation du pays(5). Il y a là, en ombre chinoise, la possibilité de constitution d’un bloc populaire antinéolibéral — en attendant de devenir anticapitaliste — à vocation majoritaire.
De là nous pouvons esquisser les contours d’une stratégie d’intervention dans la conjoncture : a) dans le soutien aux luttes de masse contre les mesures d’austérité qui ne manqueront pas d’être prises ; b) dans la défense des libertés démocratiques(6) c) dans le soutien aux initiatives permettant d’avancer vers la constitution du bloc populaire antinéolibéral d) dans la plus grande proximité avec les luttes à venir des soignants qui nous paraissent un levier fondamental dans la lutte contre le capitalisme et la marchandisation de la santé.
Nous le ferons avec notre ouverture et absence de sectarisme, tout en nous battant pour notre programme dont les grandes lignes sont esquissées par l’appel « déconfinons le socialisme »(7) et qui constitue aujourd’hui les bases d’adhésion à notre tendance, comprise comme une tendance qui traverse le mouvement ouvrier en général. Les combats à venir remettront inévitablement à l’ordre du jour la question de la dette publique (point sur lequel nous pourrons ré-éditer la brochure Militant sortie il y a quelques années) et les liens avec l’Union Européenne. Sur ce dernier point, nous réaffirmons notre attachement à la stratégie initiale de la France insoumise (abandonnée par la liste de la transparente Manon Aubry aux européennes) : Plan A / Plan B. Ou dit autrement : « l’Union européenne, elle change ou on la quitte ».
Alors que le recul de la « gauche » s’accompagne d’un effondrement organisationnel et d’une décomposition idéologique totale qui s’étend jusqu’aux recoins de l’extrême-gauche(8), Militant a entamé un important travail de résistance par l’analyse critique et la défense du programme historique émancipateur.
Les circonstances font que Militant occupe une place tout à fait particulière dans le champ politique(9). Notre publication se distingue par un point essentiel : elle aborde l’analyse des situations politiques du point de vue de la théorie marxiste, c’est-à-dire du point de vue de la théorie de la lutte des classes du prolétariat. Autrement dit, nous nous distinguons par le fait de nous livrer à une critique du mode de production capitaliste et de défendre en toutes choses l’autonomie des travailleurs. Force est de constater que ces idées qui auraient pu paraître banales jusqu’au milieu des années 1970 sont aujourd’hui tout à fait minoritaires à « gauche ». Si l’on considère par exemple les camarades qui résistent à l’air du temps et semblent plus ou moins proches politiquement de nous, on constate qu’ils se situent tous dans une perspective keynésienne et étatiste. Le mouvement des Gilets jaunes a d’ailleurs permis de mettre en évidence le fait que, placée au dos du mur, une partie de la « gauche républicaine » pouvait choisir le « parti de l’ordre ».
Cette place particulière ne nous empêche pas d’élargir constamment notre zone de contact avec les milieux militants et de gagner en reconnaissance et en respect comme en témoignent la diversité et la qualité des personnes qui répondent à nos invitations : cadres syndicaux CGT, journalistes de réputation nationale ou internationale, directrice de la revue La Pensée, historiens… Sur le plan politique, nous avons marqué un point avec le colloque sur le congrès de Tours où étaient présents des responsables nationaux de groupes se réclamant de cette tradition (PRCF, Révolution) mais aussi du PCF et de LFI.
Nous avons besoin d’un parti de type nouveau. Autrement dit d’une organisation implantée dans les secteurs clefs et stables de la classe ouvrière et se situant hors de l’appareil politique institutionnel. Une organisation de type nouveau signifie également des militants de type nouveau. Et de ce point de vue les membres de notre tendance ne se contentent pas d’être des propagandistes de ses idées : ils cherchent à s’organiser pour intervenir activement dans la lutte des classes. L’expérience des progrès réalisés depuis 2017 montrent la voie à suivre : combinaison d’une intervention dans la lutte (principalement les Gilets jaunes) sur la base de notre orientation et de nos méthodes avec une présence dans les forces politiques (principalement la France insoumise) et un réarmement théorique par le biais de nos publications et réunions publiques. Cette approche a fait ses preuves. Elle doit être poursuivie et rationalisée autant que possible.
Nous poursuivons notre travail en cherchant à chaque étape à associer de nouvelles forces, comme nous l’avons fait systématiquement que ce soit en sollicitant des individus pour des débats ou d’autres organisations pour nos campagnes. Ce faisant nous actons que la constitution d’une force nationale implantée dans les secteurs clefs du salariat ne pourra être que le résultat d’une part d’une jonction avec les nouvelles couches politisées et d’autre part d’un processus de scissions et de fusions au sein des organisations existantes.
Dans l’immédiat, nous poursuivrons nos efforts en organisant partout où nous le pouvons des cercles de lecteurs de Militant qui articulent réflexion / formation et intervention concrète dans la lutte des classes. Ceci peut prendre la forme d’édition de suppléments locaux à Militant sous forme de tracts réguliers appuyant des campagnes, par exemple à Paris. Des suppléments nationaux peuvent également être proposés, comme nous avons su le faire pendant le premier confinement dû au Covid19.
La parution semestrielle de Militant sera maintenue, sous réserve du succès de l’initiative à laquelle nous participons d’une nouvelle revue intitulée « Socialisme pour les temps nouveaux » (co-éditée avec d’autres réseaux) et dont le 1er numéro est attendu pour septembre 2021. Si cette initiative réussit, nous devrons revoir notre système de presse, avec un Militant plus fréquent et plus ancré dans l’actualité et un renforcement de notre publication de brochures thématiques en complément.
Comme le montre assez bien le tableau ci-dessus, la moyenne décennale de croissance entre chaque crise était déjà à un niveau de plus en plus bas, avec un taux de 1, 3 % de 2010 à 2019(2). On peut donc s’attendre à des attaques à deux niveaux contre les travailleurs : d’une part en leur faisant payer via l’impôt les aides aux entreprises et au soutien de la croissance, d’autre part en diminuant les ressources de l’assurance chômage et donc les prestations.
Le déficit vertigineux de la sécurité sociale (- 35, milliards d’euros) va quant à lui conduire inévitablement à des propositions de restrictions supplémentaires concernant l’assurance maladie et l’assurance vieillesse.
Cette rapide description dessine les contours des principaux fronts à venir dans la lutte des classes sur le terrain économique : contre les fermetures d’entreprises et la contre-réforme de l’assurance-chômage.
La lutte des classes
Nous ne détaillerons pas ici l’extraordinaire moment qu’a été la révolte des « Gilets jaunes », plus grand mouvement populaire depuis mai 68. Nous en avons bien pris la mesure, en temps réel, et proposé une analyse détaillée sous plusieurs angles dans les colonnes de Militant(3) ou nos réunions(4).
Le gouvernement Macron est loin d’avoir accompli sa feuille de route. Il a dû céder devant la revendication principale des Gilets jaunes en annulant l’augmentation des taxes sur le carburant et concédé dans la foulée 10 milliards d’euros d’aides diverses. Et l’enchaînement entre grèves et épidémie de covid l’a contraint à reporter sine-die sa réforme emblématique des retraites. Sera-t-il en capacité de redoubler d’agressivité à l’issue de l’épidémie ? Ce n’est pas certain dans la mesure où son incapacité à s’implanter localement et ses erreurs ont redonné un espace politique à la droite traditionnelle telle qu’incarnée par les Républicains. Par ailleurs, on peut se demander si le gouvernement Macron ne prépare pas une autoroute au Rassemblement National.
A l’étape actuelle, les couches populaires (ouvriers, employés, petits artisans et commerçants) sont en rupture avec ce qui est perçu comme le « système », autrement dit à la fois le grand capital transnational, le gouvernement et plus généralement l’appareil idéologique d’Etat politique. Ce qui était apparent depuis maintenant plusieurs décennies à travers des phénomènes comme l’abstention ou le rejet des clivages gauche-droite dans les sondages d’opinion apparait comme explicite depuis le mouvement des gilets jaunes et la mise en avant de thématiques comme le RIC etc.
Ce qu’on appelait « la gauche » est totalement coupée de ces couches et en déshérence totale. Le Parti socialiste demeure à un niveau très bas et sur une orientation social-libérale. EELV a réussi une percée électorale dans la petite bourgeoisie intellectuelle des centre-ville et demeure politiquement adepte d’un capitalisme repeint en vert. Le Parti communiste de Fabien Roussel a opéré un recentrage identitaire qui le rend plus présentable que celui de Pierre Laurent. Pour autant, il demeure prisonnier de ses stratégies d’alliance et à un niveau électoral historiquement bas.
En septembre 2017, nous notions que le vote pour JLM avait esquissé le rassemblement d’ « une nouvelle avant-garde, porteuse d’aspirations démocratiques et humanistes, de la volonté de défendre et d’élargir les conquêtes ouvrières, d’une vision du monde où la question de la sauvegarde de la biosphère est centrale ». D’un certain point de vue, on peut considérer que cette avant-garde s’est encore élargie à travers l’émergence de secteurs syndicaux combatifs lors du mouvement contre la réforme des retraites et surtout, bien entendu, avec l’extraordinaire révolte des « Gilets jaunes ». Mais l’incapacité des forces existantes à la structurer demeure un problème central et, en l’absence de lieu de débat et d’organisation, on voit comment la confusion idéologique demeure avec, par exemple, la profusion des thèses complotistes, qui fait pendant, il est vrai à l’accumulation des mensonges gouvernementaux.
Le décrochage entre ce qu’il était convenu d’appeler la gauche et les milieux populaires (principalement la classe ouvrière de l’industrie et des services) crée un effet de distorsion entre leur radicalisation politique et leur expression électorale qui est particulièrement faible. Alors que l’abstention domine très largement dans ces milieux, le désir de changement est partiellement capté par la France insoumise et plus significativement par le populisme de droite tel qu’incarné par le Rassemblement national.
Malgré un inconstatable effet de sidération, la crise du Covid n’a fait que renforcer la défiance de millions de personnes envers un pouvoir macronien qui est (encore une fois) apparu comme menteur et incompétent.
Il y a aujourd’hui dans le peuple de France une vaste majorité qui se reconnait dans un certain nombre d’idées comme la rénovation démocratique, la reconquête de la souveraineté, la réindustrialisation du pays(5). Il y a là, en ombre chinoise, la possibilité de constitution d’un bloc populaire antinéolibéral — en attendant de devenir anticapitaliste — à vocation majoritaire.
De là nous pouvons esquisser les contours d’une stratégie d’intervention dans la conjoncture : a) dans le soutien aux luttes de masse contre les mesures d’austérité qui ne manqueront pas d’être prises ; b) dans la défense des libertés démocratiques(6) c) dans le soutien aux initiatives permettant d’avancer vers la constitution du bloc populaire antinéolibéral d) dans la plus grande proximité avec les luttes à venir des soignants qui nous paraissent un levier fondamental dans la lutte contre le capitalisme et la marchandisation de la santé.
Nous le ferons avec notre ouverture et absence de sectarisme, tout en nous battant pour notre programme dont les grandes lignes sont esquissées par l’appel « déconfinons le socialisme »(7) et qui constitue aujourd’hui les bases d’adhésion à notre tendance, comprise comme une tendance qui traverse le mouvement ouvrier en général. Les combats à venir remettront inévitablement à l’ordre du jour la question de la dette publique (point sur lequel nous pourrons ré-éditer la brochure Militant sortie il y a quelques années) et les liens avec l’Union Européenne. Sur ce dernier point, nous réaffirmons notre attachement à la stratégie initiale de la France insoumise (abandonnée par la liste de la transparente Manon Aubry aux européennes) : Plan A / Plan B. Ou dit autrement : « l’Union européenne, elle change ou on la quitte ».
Alors que le recul de la « gauche » s’accompagne d’un effondrement organisationnel et d’une décomposition idéologique totale qui s’étend jusqu’aux recoins de l’extrême-gauche(8), Militant a entamé un important travail de résistance par l’analyse critique et la défense du programme historique émancipateur.
Les circonstances font que Militant occupe une place tout à fait particulière dans le champ politique(9). Notre publication se distingue par un point essentiel : elle aborde l’analyse des situations politiques du point de vue de la théorie marxiste, c’est-à-dire du point de vue de la théorie de la lutte des classes du prolétariat. Autrement dit, nous nous distinguons par le fait de nous livrer à une critique du mode de production capitaliste et de défendre en toutes choses l’autonomie des travailleurs. Force est de constater que ces idées qui auraient pu paraître banales jusqu’au milieu des années 1970 sont aujourd’hui tout à fait minoritaires à « gauche ». Si l’on considère par exemple les camarades qui résistent à l’air du temps et semblent plus ou moins proches politiquement de nous, on constate qu’ils se situent tous dans une perspective keynésienne et étatiste. Le mouvement des Gilets jaunes a d’ailleurs permis de mettre en évidence le fait que, placée au dos du mur, une partie de la « gauche républicaine » pouvait choisir le « parti de l’ordre ».
Cette place particulière ne nous empêche pas d’élargir constamment notre zone de contact avec les milieux militants et de gagner en reconnaissance et en respect comme en témoignent la diversité et la qualité des personnes qui répondent à nos invitations : cadres syndicaux CGT, journalistes de réputation nationale ou internationale, directrice de la revue La Pensée, historiens… Sur le plan politique, nous avons marqué un point avec le colloque sur le congrès de Tours où étaient présents des responsables nationaux de groupes se réclamant de cette tradition (PRCF, Révolution) mais aussi du PCF et de LFI.
Nous avons besoin d’un parti de type nouveau. Autrement dit d’une organisation implantée dans les secteurs clefs et stables de la classe ouvrière et se situant hors de l’appareil politique institutionnel. Une organisation de type nouveau signifie également des militants de type nouveau. Et de ce point de vue les membres de notre tendance ne se contentent pas d’être des propagandistes de ses idées : ils cherchent à s’organiser pour intervenir activement dans la lutte des classes. L’expérience des progrès réalisés depuis 2017 montrent la voie à suivre : combinaison d’une intervention dans la lutte (principalement les Gilets jaunes) sur la base de notre orientation et de nos méthodes avec une présence dans les forces politiques (principalement la France insoumise) et un réarmement théorique par le biais de nos publications et réunions publiques. Cette approche a fait ses preuves. Elle doit être poursuivie et rationalisée autant que possible.
Nous poursuivons notre travail en cherchant à chaque étape à associer de nouvelles forces, comme nous l’avons fait systématiquement que ce soit en sollicitant des individus pour des débats ou d’autres organisations pour nos campagnes. Ce faisant nous actons que la constitution d’une force nationale implantée dans les secteurs clefs du salariat ne pourra être que le résultat d’une part d’une jonction avec les nouvelles couches politisées et d’autre part d’un processus de scissions et de fusions au sein des organisations existantes.
Dans l’immédiat, nous poursuivrons nos efforts en organisant partout où nous le pouvons des cercles de lecteurs de Militant qui articulent réflexion / formation et intervention concrète dans la lutte des classes. Ceci peut prendre la forme d’édition de suppléments locaux à Militant sous forme de tracts réguliers appuyant des campagnes, par exemple à Paris. Des suppléments nationaux peuvent également être proposés, comme nous avons su le faire pendant le premier confinement dû au Covid19.
La parution semestrielle de Militant sera maintenue, sous réserve du succès de l’initiative à laquelle nous participons d’une nouvelle revue intitulée « Socialisme pour les temps nouveaux » (co-éditée avec d’autres réseaux) et dont le 1er numéro est attendu pour septembre 2021. Si cette initiative réussit, nous devrons revoir notre système de presse, avec un Militant plus fréquent et plus ancré dans l’actualité et un renforcement de notre publication de brochures thématiques en complément.
1 - Il est trop tôt pour savoir si la crise de surproduction annoncée aura été absorbée par son recul sous le Covid – phénomène inédit - ou si elle se trouve uniquement différée. Il serait intéressant, ce qui n’est pas dans nos moyens, de se pencher sur les conséquences de la « grippe espagnole » en 1918-1919.
2 - Le cycle économique dans lequel évolue le capitalisme est la phase A d’un nouveau Kondratieff, marqué donc par une croissance mondiale forte (+ 3,2 % en 2019). Mais la croissance est inégale et concerne principalement l’Asie (+ 7% en Inde, + 6 % en Chine), une partie de l’Afrique et quelques pays d’Amérique du sud. La croissance en zone euro est structurellement faible
3 - https://le-bulletin-militant.weebly.com/au-coeligur-des-gilets-jaunes.html
https://le-bulletin-militant.weebly.com/les-gilets-jaunes-ont-ils-perdu-la-bataille.html
https://le-bulletin-militant.weebly.com/gilets-jaunes--leccedilons-de-vie.html
https://le-bulletin-militant.weebly.com/gilets-jaunes--eacutecho-dans-une-section-syndicale.html
https://le-bulletin-militant.weebly.com/de-mai-68-agrave-aujourdrsquohui-comment-reacuteussir.html
https://le-bulletin-militant.weebly.com/pauvre-femme-riche-qui-ne-comprenait-rien-aux-gilets-fluorescents.html
4 - https://youtu.be/JcTzd60ywDw
5 - C’est sans doute ce constat qui motive la tentative d’Arnaud Montebourg de se positionner pour être candidat à l’élection présidentielle 2022.
6 - Dont nous devons affirmer de manière tranchante qu’un des éléments essentiels est la reconstitution à partir de la base de services d’ordre syndicaux nombreux, organisés à la hauteur des nécessités et capables de déjouer les provocations des « black blocks » comme de résister à la police du sinistre préfet Lallemand et de ses homologues.
7 - https://le-bulletin-militant.weebly.com/appel--deacuteconfinons-le-socialisme.html et https://www.youtube.com/watch?v=yPOoxl7IF3c
8 - Ce qui reste du NPA est au bord de l’explosion, pour ne rien dire des différents courants anarcho-libertaires éparpillés en sectes fonctionnant en vase clos.
9 - Notre chaîne Youtube a 268 abonnés et nos vidéos ont été visionnées 27 000 fois. Notre page Facebook est suivie par 1389 personnes (notre présence sur Tweeter et Instagram demeure anecdotique).
2 - Le cycle économique dans lequel évolue le capitalisme est la phase A d’un nouveau Kondratieff, marqué donc par une croissance mondiale forte (+ 3,2 % en 2019). Mais la croissance est inégale et concerne principalement l’Asie (+ 7% en Inde, + 6 % en Chine), une partie de l’Afrique et quelques pays d’Amérique du sud. La croissance en zone euro est structurellement faible
3 - https://le-bulletin-militant.weebly.com/au-coeligur-des-gilets-jaunes.html
https://le-bulletin-militant.weebly.com/les-gilets-jaunes-ont-ils-perdu-la-bataille.html
https://le-bulletin-militant.weebly.com/gilets-jaunes--leccedilons-de-vie.html
https://le-bulletin-militant.weebly.com/gilets-jaunes--eacutecho-dans-une-section-syndicale.html
https://le-bulletin-militant.weebly.com/de-mai-68-agrave-aujourdrsquohui-comment-reacuteussir.html
https://le-bulletin-militant.weebly.com/pauvre-femme-riche-qui-ne-comprenait-rien-aux-gilets-fluorescents.html
4 - https://youtu.be/JcTzd60ywDw
5 - C’est sans doute ce constat qui motive la tentative d’Arnaud Montebourg de se positionner pour être candidat à l’élection présidentielle 2022.
6 - Dont nous devons affirmer de manière tranchante qu’un des éléments essentiels est la reconstitution à partir de la base de services d’ordre syndicaux nombreux, organisés à la hauteur des nécessités et capables de déjouer les provocations des « black blocks » comme de résister à la police du sinistre préfet Lallemand et de ses homologues.
7 - https://le-bulletin-militant.weebly.com/appel--deacuteconfinons-le-socialisme.html et https://www.youtube.com/watch?v=yPOoxl7IF3c
8 - Ce qui reste du NPA est au bord de l’explosion, pour ne rien dire des différents courants anarcho-libertaires éparpillés en sectes fonctionnant en vase clos.
9 - Notre chaîne Youtube a 268 abonnés et nos vidéos ont été visionnées 27 000 fois. Notre page Facebook est suivie par 1389 personnes (notre présence sur Tweeter et Instagram demeure anecdotique).