L’union des Gauches aura-t-elle lieu ?
A propos du meeting de St Denis du 11 décembre 2019 sur les retraites
Par François Ferrette
La bataille contre la réforme des retraites est l’occasion pour certaines forces politiques de tenter de se refaire une santé et de rappeler à notre souvenir des tactiques politiques anciennes.
Il en est ainsi de l’initiative du PCF qui a proposé la tenue d’un meeting officiellement en soutien aux salariés en lutte contre la réforme Macron sur les retraites à St Denis le 11 décembre dernier. Sur l’estrade, des leaders de tous les partis, du NPA à EELV, Génération.s (Hamon) La France insoumise, Lutte ouvrière et le Parti socialiste, s’étaient retrouvés côte à côte.
Si la volonté de s’unir contre la réforme des retraites est positive et donne du souffle à la lutte, le but du meeting était en réalité tout autre. Le mot d’ordre principal était « une autre réforme est possible » et c’est bien sur cet axe là que les organisations se retrouvaient.
Nous avons pu alors voir se regrouper le ban et l’arrière ban de la dite gauche mais aussi de forces ne s’y reconnaissant pas. Le meeting s’est clôt par la décision de constituer un comité de liaison (PCF, PS, GDS, Ensemble, PEPS, RS, EELV) qui a rédigé une déclaration commune le 20 décembre finalement signée par onze organisations. Comme l’a noté plus tard avec raison Jean-Luc Mélenchon, il y a plusieurs organisations signataires qui sont d’accord avec le principe de la retraite à points : les Verts y sont favorables tout comme Les Radicaux De Gauche (PRG), le PS n’est pas contre, tout comme l’Union des démocrates et Ecologistes (UDE, qui soutenait la liste LREM aux européennes) et dont des adhérents peuvent avoir la double appartenance avec LREM, comme Stéphane Bijoux, euro-député ou encore Antonio Duarte, soutien à Grivaux aux municipales à Paris. Sur 11 organisations signataires, 4 ont donc un désaccord de fond avec les autres, la plupart sont d’ailleurs groupusculaires, issus du PS et ne sont connus que des spécialistes de la politique microscopique (Gauche Démocratique et Sociale, Gauche Républicaine et socialiste, GénérationS, Pour une Ecologie Populaire et Sociale, Place Publique, République et Socialisme). C’est sur la base de ce front politique là que les partis de gauche pensent pouvoir offrir une alternative au pouvoir macronien ?
Si LO, le NPA ont participé de façon critique au meeting, ils ne sont pas signataires de l’appel du comité de liaison, au contraire de l’organisation Ensemble qui a 3 députés apparentés à La France insoumise, laquelle n’a heureusement pas signé l’appel.
Un grand danger guetterait la France insoumise à prendre le chemin de l’union des gauches et continuer à faire semblant d’être d’accord sur des bases floues. L’unité doit avoir un contenu social et politique sous peine de reproduire les vieilles pratiques dont nous souhaitons nous séparer. La tentation existe au sein de la France insoumise de rallier une union des gauches (Clémentine Autain et Ensemble manœuvrent en ce sens) et fermerait l’espoir qui a soulevé les foules lors de la campagne électorale 2017. On a malheureusement constaté des signes inquiétants lors des européennes 2019 ou encore sur la question de l’immigration, de la souveraineté nationale ou encore sur l’absence de réaction lorsque la France insoumise est classée à gauche sans réaction des dirigeants. L’avenir nous dira si des décantations internes permettront de clarifier la situation et de renouer avec le meilleur de la présidentielle 2017. Le 22 janvier, 13 organisations signaient un texte (dont Ensemble et UDE) qui ne revient pas sur les calamiteuses réformes antérieures, non plus sur la retraite à 62 ans.
Est-ce le bon chemin pour changer de politique ?
La bataille contre la réforme des retraites est l’occasion pour certaines forces politiques de tenter de se refaire une santé et de rappeler à notre souvenir des tactiques politiques anciennes.
Il en est ainsi de l’initiative du PCF qui a proposé la tenue d’un meeting officiellement en soutien aux salariés en lutte contre la réforme Macron sur les retraites à St Denis le 11 décembre dernier. Sur l’estrade, des leaders de tous les partis, du NPA à EELV, Génération.s (Hamon) La France insoumise, Lutte ouvrière et le Parti socialiste, s’étaient retrouvés côte à côte.
Si la volonté de s’unir contre la réforme des retraites est positive et donne du souffle à la lutte, le but du meeting était en réalité tout autre. Le mot d’ordre principal était « une autre réforme est possible » et c’est bien sur cet axe là que les organisations se retrouvaient.
Nous avons pu alors voir se regrouper le ban et l’arrière ban de la dite gauche mais aussi de forces ne s’y reconnaissant pas. Le meeting s’est clôt par la décision de constituer un comité de liaison (PCF, PS, GDS, Ensemble, PEPS, RS, EELV) qui a rédigé une déclaration commune le 20 décembre finalement signée par onze organisations. Comme l’a noté plus tard avec raison Jean-Luc Mélenchon, il y a plusieurs organisations signataires qui sont d’accord avec le principe de la retraite à points : les Verts y sont favorables tout comme Les Radicaux De Gauche (PRG), le PS n’est pas contre, tout comme l’Union des démocrates et Ecologistes (UDE, qui soutenait la liste LREM aux européennes) et dont des adhérents peuvent avoir la double appartenance avec LREM, comme Stéphane Bijoux, euro-député ou encore Antonio Duarte, soutien à Grivaux aux municipales à Paris. Sur 11 organisations signataires, 4 ont donc un désaccord de fond avec les autres, la plupart sont d’ailleurs groupusculaires, issus du PS et ne sont connus que des spécialistes de la politique microscopique (Gauche Démocratique et Sociale, Gauche Républicaine et socialiste, GénérationS, Pour une Ecologie Populaire et Sociale, Place Publique, République et Socialisme). C’est sur la base de ce front politique là que les partis de gauche pensent pouvoir offrir une alternative au pouvoir macronien ?
Si LO, le NPA ont participé de façon critique au meeting, ils ne sont pas signataires de l’appel du comité de liaison, au contraire de l’organisation Ensemble qui a 3 députés apparentés à La France insoumise, laquelle n’a heureusement pas signé l’appel.
Un grand danger guetterait la France insoumise à prendre le chemin de l’union des gauches et continuer à faire semblant d’être d’accord sur des bases floues. L’unité doit avoir un contenu social et politique sous peine de reproduire les vieilles pratiques dont nous souhaitons nous séparer. La tentation existe au sein de la France insoumise de rallier une union des gauches (Clémentine Autain et Ensemble manœuvrent en ce sens) et fermerait l’espoir qui a soulevé les foules lors de la campagne électorale 2017. On a malheureusement constaté des signes inquiétants lors des européennes 2019 ou encore sur la question de l’immigration, de la souveraineté nationale ou encore sur l’absence de réaction lorsque la France insoumise est classée à gauche sans réaction des dirigeants. L’avenir nous dira si des décantations internes permettront de clarifier la situation et de renouer avec le meilleur de la présidentielle 2017. Le 22 janvier, 13 organisations signaient un texte (dont Ensemble et UDE) qui ne revient pas sur les calamiteuses réformes antérieures, non plus sur la retraite à 62 ans.
Est-ce le bon chemin pour changer de politique ?